Béatrice était rentrée au Tribeca sans encombres et surtout juste avant l’heure du couvre feu après sa rencontre du centre commercial.
En entrant dans sa chambre, le prospectus de l’institut du professeur Xavier, resté là où elle l’avait posé lui rappela ce qu’elle avait voulu oublié en sortant de sa chambre. Cette fameuse chose qu’elle pensait devoir faire sans vraiment se décider à le faire pour de bon.
Peu désireuse de se reprendre la tête avec ça, elle avait envoyé valser le prospectus dans un coin de la chambre où il ne la gênerait plus.
*L’institut pourra bien attendre…*
Elle se laissa ensuite tombé sur son lit, en semant en chemin le fruit de sa séance shoping son sac à main et ses chaussures.
*L’institut peut bien attendre, mon compte en banque beaucoup moins* avait-elle alors songé en tapotant ses doigts sans bruit sur le dessus du lit.
Elle avait ensuite songée pelle-mêle à Mathieu qui n’avait toujours pas donné de nouvelles, à sa belle-mère qui elle semblait être désireuse d’en prendre ou d’en donner. A moins qu’elle ne veuille l’informer de la fin prochaine de la situation somme toute plutôt confortable dans laquelle elle se trouvait ? Elle songea ensuite à ce Jake dont la carte était bien rangée dans son portefeuille. Et puis aussi à Alysson. Cela faisait longtemps qu’elle n’avait pas songé à elle, aucun meuble dans sa chambre d’hôtel ni là où elle logeait à Washington ne lui ayant rappelé son visage.
Sur cette pensée, elle avait fini par se lever, s’était traînée sous la douche puis avait appelé le room service pour manger un peu, n’ayant pas envie de se rhabiller pour manger en bas, dans l’un des restaurants de l’hôtel.
En mangeant, elle avait prit plusieurs décisions, qu’elle s’appliqua à mettre en pratique le lendemain matin –ou plus précisément le lendemain en fin de matinée.
Premier entretient, pas forcement raté mais pas assez réussit au goût de la jeune femme qui préféra ne pas compter sur le « on vous rappellera » classique de celle qui le lui avait fait passer pour lui fournir ce qu’elle cherchait.
Second entretient, complètement raté celui-ci. Elle avait eut trois visions en 40 minutes, trois visions longues par rapport à celles qu’elle avait d’habitude et qui avaient ainsi éveillé quelques soupçons de quelque nature que ce fut chez son interlocuteur.
Il devait être près de trois heures et demi quand elle en sortie et n’avait plus rien de planifié jusqu’au couvre feu.
Béatrice se promena donc un peu dans les rues de New York comme elle avait toujours aimé le faire et se faisant, se retrouva nez à nez avec Central Park. La journée était fraîche mais il faisait particulièrement beau et elle se décida de céder aux yeux doux que semblait lui faire le parc.
Après tout pourquoi pas ? Passer un peu de temps entouré de verdure la changera des murs de sa chambre d’hôtel. Béatrice se dirigea donc vers le parc de son petit pas rapide et chaloupé, puis après y avoir fait tranquillement quelque pas, elle s’assis sur un banc. Là les pensées qui lui avait traversé l’esprit la veille lui revinrent en mémoire. Surtout celles concernant Alysson. Ses problèmes personnels la lui avait un peu fait oublié, à présent cependant, il semblait que les choses étaient entrain de s’inverser.
Elle sourit à cette idée lorsqu’un couinement la fit revenir à ce qui l’entourait. Elle jeta quelques coups d’œil autour d’elle sans rien voir de spécial avant qu’un second couinement lui fasse baisser le regard.
« Coucou mon gros » dit-elle alors du ton un peu débile que les gens emploient souvent pour parler aux animaux ou aux bébés, et de se fait elle s’adressait à un représentant de la première catégorie.
« Tu es tout seul ? » demanda t-elle ensuite au chien qui maintenant qu’elle l’avait remarqué sembla lui faire la fête. Se faisant, elle refit des yeux le tour du parc à la recherche d’un maître éventuellement alarmé par la disparition de son chien, tout en caressant la tête de son nouveau compagnon peu farouche.