Voilà bien des heures que la nuit était tombée sur New York. La plupart des boutiques avaient baissé le rideau tandis que les enseignes des clubs branchés et des restaurants huppés scintillaient de tous leurs feux dans la nuit brune. Les rues de la ville ne désemplissaient pas de monde. C’était l’un des avantages de vivre à New York, les rues sont toujours bondées, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit… Quoiqu’il en soit, cette agitation habituelle ne réussissait pas à perturber la belle Mariah Stolton, scotchée à son bureau depuis des heures.
Ses longs cheveux blonds rejetés en arrière sur ses épaules, la jeune femme était plongée dans un dossier prenant. Son immense bureau était plongé dans l’obscurité que seule la lumière de l’écran de son ordinateur venait éclaircir. On percevait au dehors les bruits de la rue auxquels se mêlaient coups de klaxon, cris et musique. Néanmoins, il régnait dans le bureau une triste ambiance, morose et austère que le tic tac de la pendule ne faisait qu’accentuer. Et pourtant, Mariah restait stoïque, imperturbable, scrutant son écran de ses yeux noisette tout en tortillant nerveusement ses cheveux. Le dossier qu’elle traitait ce soir là concernait un jeune enfant de bonne famille qui, soudainement, a commencé à mal-tourner. De par les différents éléments du dossier, Mariah savait très bien à quoi elle avait affaire. Ce n’était pas le premier cas du genre qu’elle traitait. Le jeune enfant en question, qui, aux environ de l’adolescence, se referme sur lui-même ou commence à mal-tourner était sans nul doute un enfant tout comme elle, un mutant…
Mariah prit le temps de souffler un peu et s’adossa confortablement dans son immense fauteuil de cuir et ferma les yeux quelques secondes. Rapidement, elle s’aperçut que le sommeil la gagnait tout doucement et qu’il ne lui faudrait sans doute guère plus de temps avant de s’endormir, là, dans son bureau… Après un effort herculéen, la jeune femme rouvrit les yeux et s’étira quelque peu. Mariah tenta de se replonger dans ses recherches, cependant, elle jugea bon de les laisser là, ce dont elle avait besoin avant tout était une bonne nuit de sommeil. Elle éteignit donc rapidement son ordinateur, remit un peu d’ordre sur son bureau avant d’attraper son sac à main pour filer le plus vite possible, comme si elle craignait d’entendre l’appel au secours de ce jeune mutant délinquant.
L’héritière Stolton était vêtue d’une élégante robe rose qui descendait jusqu’au-dessus de ses genoux. Même pour le travail, la jeune femme aimait toujours être bien habillée. Selon elle, lorsque l’on se sent belle, on est capable d’accomplir des miracles. Et jusque là, son credo s’était toujours plus au moins vérifié si l’on en jugeait par le nombre de tenues absolument hors de prix que la belle porte chaque jour pour aider ces pauvres gens dans le besoin dont elle sort de leur misère… Ses hauts talons raisonnaient sur le bitume à chacun de ses pas, néanmoins, les bruits se perdaient au milieu du tohu-bohu qui régnait dans la rue.
Mariah marchait lentement, de se démarche féline et gracieuse, elle tournait la tête ça et là, devant chaque vitrine qui s’offrait à son regard. Puis, au bout de quelques minutes, elle se sentit mal à l’aise. Sans savoir pourquoi, elle ressentait l’étrange impression que quelqu’un la suivait… Malgré tout, elle ne se retourna pas et continua sa route, tout en sentant son cœur battre de plus en plus rapidement au creux de sa poitrine. Les rues s’enchaînait mais cette impression ne la quittait plus, et à mesure qu’elle se rapprochait de sa demeure, les rues devenaient de plus en plus désertes.
Oui, maintenant, elle en était sure, quelqu’un la suivait… Elle pouvait entendre les bruits de pas de cette personne, sa respiration… Mariah était certaine que si elle se concentrait bien, elle aurait put entendre le moindre battement du cœur de cet inconnu… Elle était elle-même paniquée. Pourquoi cette personne la suivait-elle depuis plusieurs pâtés de maison ? Ce n’était sans doute pas pour lui demander l’heure… Mariah leva soudain les yeux au ciel tout en continuant sa route. Quelque soit les intentions de cette personne, Mariah n’était pas une de ces pauvres filles sans défenses, fragile et vulnérable. Elle reprit donc confiance en elle, et en ses pouvoirs, et, le décolleté remonté à bloc, elle pivota sur ses talons et fit face à son poursuiveur. Avant même de l’avoir identifié, elle lança sur un ton froid et déterminé :
Je peux vous être utile à quelque chose ?