Mauvais endroit, mauvais moment ... [liibre]

Depuis qu'elle était arrivée, Joan avait passé son temps hors des enceintes de la confrérie. A vrai dire, elle ne lui servait que pour dormir. L'appelle de la ville était bien trop forte pour qu'elle reste a découvrir les locaux. Elle sortais de sa petite campagne anglaise et du fin-fond des Etats Unis. Voir une grande ville comme la Grosse Pomme avait quelque chose d'excitant. Même Londre, qu'elle aimait beaucoup, était totalement différent. La jeune femme avait joué les touristes de base, faisant tous les lieux les plus visités de la ville. Tout y était passé. Elle avait ensuite fait les endroits que seuls les habitués connaissaient. C'est d'ailleurs à partir de ce moment qu'elle commença à se sentir véritablement une vraie New Yorkaise.

Plus New Yorkaise que confrériste, d'ailleurs. Le fait de les avoir rejoint était par simple nécessité de faire un choix. Et accessoirement parce qu'elle était logée. Elle avait besoin de se sentir entouré de personnes qui partageaient les mêmes idées. Tout du moins, le même genre. Elle s'était vite rendu compte, avec un certaine frustration que finalement, la plupart des confréristes étaient beaucoup moins modérés qu'elle. Mais les idéaux de Charles Xaviers lui paraissaient bien trop utopique. Alors quitte à choisir, elle préférait sur ce coup là, passer pour une pessimiste.

Quoi qu'il en soit, ses pas l'amenèrent dans Central Park. Une véritable bouffée d'air en pleine ville pour Joan. Elle aimait beaucoup le milieu urbain, mais elle avait un besoin presque vital d'être au contacte avec la nature au moins une fois par journée. N'était ce pas son élément après tout ? Elle avait repéré dans un coin peu fréquenté du parc un écureuil qui à chaque fois qu'ils se croisaient la suivaient sur plusieurs mètres. Cette fois ci, la jeune femme fit halte devant la petite bête qui sauta sur le bras qu'elle lui offrais.

Elle quitta le chemin balisé pour s'avançer au milieu de la pelouse, endroit protéger par quelques grands arbres. Là, elle s'assit et grattouilla le cou de l'écureuil qui semblait plutôt apprécier. Un coup d'oeil à droite et à gauche et d'une geste de la main, un petit noisetier prit forme devant elle, avec plusieurs de ses fruits déjà mur. Au grand bonheur de l'animal.

Seulement, ce que Joan n'avait pas vu, c'est qu'un enfant de sept, huit ans, avait observé la scène derrière un tronc d'arbre. De voir le petit arbre sortir de terre en à peine une minute, augmenta son excitation et se rua sur la mutante faisant par la même occasion fuir le rongeur. L'enfant commença à l'assomer de question, lui demandant comment elle faisait, si elle pouvait le refaire, ce qu'elle pouvait faire d'autre ... Tout un tas de questions devant lesquelles Joan se sentit mal à l'aise. Elle bredouilla quelques paroles, niant sans grande conviction ce qu'il venait de se passer.

Artemis finit par se lever, tentant de calmer le gamin qui semblait devenir de plus en plus hystérique. Le coup de grâce fut lorsqu'il appela sa mère pour qu'elle voit 'la mutante'. Celle ci tenta de calmer son fils, un peu gênée du comportement de son rejetons devant Joan. Elle ne put cependant pas nier l'évidence lorsque l'enfant lui montra le petit arbre qui faisait un peu tâche au milieu de la pelouse impeccable. D'autant plus que lorsqu'elle leva ses yeux ahurit sur Joan, l'écureuil était revenu et se baladait sur les épaules de la jeune femme.

Un cris strident et des appels au secoure complètement injustifiés plus tard et Joan se vit obliger de tourner les talons et d'accélérer le pas pour éviter les regards intrigués qui se posaient sur elle. Décidément, elle ne pourrais jamais se sentir en paix. Ces saleté d'humains ne pourront jamais la laisser tranquille. La sensation de ne pas savoir ce qu'elle faisait là l'assaillit en particulier lorsqu'elle entendis derrière elle des pas précipités qui se dirigeaient vers elle.

Gaïa avait quitter l'institut Xavier pour Jeunes Surdoués en début d'apres-midi, c'est-à-dire, aux environs de 13h30-14h. Elle avait enfin obtenu un rendez-vous professionnel pour un petit job à mi-temps. Malheureusement, l'entretient ne s'était pas passé comme prévu. L'employeur l'avait jugé, aux premiers abords, comme une gamine un peu follette. Ce que Gaïa était oui, mais elle savait garder son sérieux, surtout devant des personnes qu'elle ne connaissait pas, de plus, sa timidité maladive n'arrangeait en rien les choses. Enfin bref. Après cet échec, auquel Gaïa ne fit plus très attention,de toute manière c'était un job pour les nuls, elle entreprit de se balader dans Central Park. C'était toujours plaisant de se promener dans cet endroit à ce moment de l'année. Le ciel était clair, aucuns nuages n'étaient présents pour venir le voiler. Le jeune fille releva la tête et ferma les yeux, attendant que les rayons du soleil la réchauffe. Quelques minutes plus tard, des cris stridents la firent sortir de sa léthargie. Elle regarda en direction des cris, une femme, un enfant, des gens autour et une demoiselle qui courait dans le sens opposé de la masse. Gaïa haussa un sourcil et observa la scène de loin. A en juger par ce qu'elle voyait, elle se doutait qu'un mutant, enfin qu'une dans ce cas, car elle supposait que c'était la jeune fille qui était à l'origine de ce chahut, était dans les environs, et qu'elle avait dû user de ses pouvoirs, de quelle façon, ça ... C'était mystère et boule de gomme.

Histoire d'en savoir un peu plus, elle se précipita à la suite de la jeune fille, essayant tant bien que mal de la rattraper, à vrai dire, c'était très difficile avec des talons aiguilles, qu'elle avait spécialement acheté pour des tenues habillés et pour des entretients... du style raté comme précédemment. Elle s'arrêta, regarda autour d'elle, les gens couraient, tss, dans la précipitation, ils ne remarqueraient sans doute pas ce que Gaïa allait faire. Elle agita ses doigts vers ses pieds, les talons aiguilles disparurent et des ballerines beaucoup plus confortables chaussaient ses pieds. "Mais ils sont partout !!", venait de crier un jeune homme, Gaïa le regarda, lui souria, et lui fit un signe de la main en guise de réponse, bref, elle continua son chemin jusqu'à rattraper la jeune fille. Essouflée elle lui lança :

" Hey pas si vite ! Y a pas le feu au lac !"

Elle qui avait voulu être discrète durant tout son séjour à New York, c'était totalement raté. Surtout ne pas se retourner et partir de Central Park le plus vite possible. Ce qui la dérangeait le plus finalement, ce n'était pas le fait qu'elle se soit faite avoir par un vulgaire gamin, mais que ses ballades étaient à présent compromises. Elle n'allait pas remettre les pieds ici avant plusieurs semaines. Ce qui la réconfortait était que l'écureuil avait à présent des noisettes pour lui tout seul. Si les humains n'avaient pas la mauvaise idée d'arracher l'arbuste, ce qui n'était pas tout à fait évident ... Après tout, il avait été formé par un mutant, alors ça ne pouvais qu'être mauvais ...

Joan se ratatina un peu plus dans sa veste lorsqu'elle entendis une voix crier qu'ils étaient partout. Et qu'est ce qu'il croyait ? Que les humains n'étaient pas partout aussi ? Comme deux fauves qui combattaient pour leur territoire, les mutants et les humains se confrontaient chaque jour. Et jusqu'ici, personne n'avait encore gagné. Si seulement ils pouvaient la laisser être ce qu'elle était. Elle contrôlait la nature, il n'y avait rien de maudit la dedans !

La jeune femme finit par se retourner par réflexe. Une voix féminine venait de l'interpeller. Sans vraiment de gêne, Joan détailla la jeune fille qui se trouvait derrière elle, toute essoufflée. Plus jeune qu'elle, petit gabarit et ... Cheveux violets ! Conséquence d'une mutation ou non, cette particularité eut pour effet de ne pas faire fuir encore plus vite la jeune femme.

"Je crains que si, malheureusement ... " Répliqua t elle en montrant du doigt deux, trois hommes qui se dirigeaient vers elle de manière déterminée et peu amicale.

Elle remarqua derrière leur poursuivants la jeune mère qui serrait son fils dans les bras, comme si il avait échappé à la mort. Si elle avait pu, Joan lui aurait mis une claque, histoire de lui remettre les idées en place. Cette peur irrationnelle lui devenait insupportable.

"Je n'ai pas franchement envie d'avoir à faire à eux. Alors ... "

Elle tourna à nouveau les talons et bifurqua pour prendre un autre chemin, tandis qu'une petite dizaine de pigeons et de corbeaux se posaient devant le groupe d'hommes, prêt à en découdre.

[Je me suis faite la même réflexion sur les humains quand j'ai écris " ils sont partout" xD]

Gaïa avait à peine récupéré son souffle que la jeune fille après lui avoir adressé quelques mots repartait déjà sur les chapeaux de roue. Elle regarda derrière elle, les quelques personnes qui la poursuivaient, elle disait qu'elle n'avait pas envie d'avoir affaire à eux, bah, elle était mutante non ? Elle n'avait qu'à utiliser ses pouvoirs pour les faire fuir.. Gaïa aurait agit ainsi, elle était d'ailleurs sur le point de le faire, mais, elle devait apprendre à se maîtriser. En entrant à l'Institut Xavier elle avait apprit que c'était complètement inutile d'user de la force devant les humains, cela ne faisait qu'augmenter la peur qu'ils avaient envers nous, mutants. Mais ne rien répliquer et fuir face à eux revenait au fait que, inversement, ils croient que ce sont nous qui avont peur d'eux. Alors on passe pour des lâches. Rester de marbre ou s'activer revenait purement et simplement à la même chose. Quel dilemme ! Gaïa ne prit pas le temps de la réflexion, elle passa la main devant elle, afin de modeler la réalité comme elle le voulait. La jeune fille et elle même, venait de disparaitre du champ de vision des quelques personnes présentent aux alentours. Elles étaient toujours au même endroit, certes, mais certaines personnes autres, elles n'étaient plus là, du moins, on ne pouvait les voir, ni eux d'ailleurs. Elle se mit en tête de rattraper la jeune file de nouveau.

"Hey, arrêtes toi deux minutes, c'est bon, ils vont plus te suivre, maintenant." dit-elle en rigolant légèrement.

Mais c'était quoi cette fille à la moumoute violette qui la suivait ? Qu'est ce qu'elle lui voulait ? Joan aurait dû le sentir ce matin. Elle aurait dû se dire qu'aujourd'hui, elle devait rester couché ou rester à glandouiller devant la télé. Son intuition lui avait fait drôlement défaut. Elle se retourna vers la jeune fille, lui lançant un regard exaspéré. Elle ne se sentais pas téméraire et n'avais pas envie de faire face à ces bandes de crétins.

"Mais tu vois pas qu'il a des gars qui ..."

Joan s'arrêta net, regardant avec des yeux ronds le chemin qu'elles venaient de prendre. Jetant des regards autour d'elle, elle s'aperçut qu'il n'y avait plus personne. Joan reprit alors une certaine consistance et se remit droite devant la jeune fille.

"Oh, je vois ... Dit elle avec son calme habituel. Je suppose que c'est à toi que l'on doit cette bizarrerie ... Merci."

Elle ne savait pas ce qu'elle avait fait ni même comment elle avait fait. Et a vrai dire, elle s'en moquait un peu. Mais elle ne pouvait lui reprocher son initiative et ... son originalité. Ses cheveux d'une couleur peu commune était donc belle et bien une mutation et non pas une excentricité d'humains. En sachant cela, Joan se détendis un peu. C'était dingue de voir que la présence d'humain autour d'elle pouvait la mettre à cran. On pouvait se demander a qui était la faute ... Alors lorsqu'elle était en présence de mutants, elle ne pouvait que se sentir comme chez elle. Ou presque.

"Qui aurait cru qu'un simple noisetier crée un tel foin ... "

Joan soupira. Elle semblait attendre quelque chose. A vrai dire, elle aurait aimé avoir des explications de la jeune fille sur cette idée qu'elle s'était mise en tête. A savoir, la suivre.

"Alors ... ? Commença t elle en haussant les épaules. Qu'est ce qu'on fait maintenant ?"

[Moumoutte violette... LOL]

Alors que la jeune fille semblait courir, elle se retourna une dernière fois, en ne finissant pas sa phrase, tout en ayant l'air stupéfaite sur le coup que venait de faire Gaïa. Ba les gens était toujours là, seulement ils ne nous voyaient pas et nous non plus. Gaïa se redressa un peu et regarda la jeune mutante avec un sourire au coin des lèvres.

" Euh, ouais, c'est à moi qu'on doit... cette bizzarerie, comme tu dis. Tu sais les humains, dès qu'ils voient un truc hors du commun ils s'affolent pour un rien, aussi bien ils auraient vu un éléphant dans le parc, je doute que l'idée qu'il se soit échappé du zoo leur vienne du premier coup à l'esprit."

Ce qu'on faisait maintenant ? Elle est bien bonne, cette question... Gaia n'en savait fichtrement rien. A vrai dire pour le moment elle aurait aimer quitter cet endroit le plus vite possible, ses pouvoirs étaient en durée limitée, autant éviter de refaire du grabuge.

" Et si on allait ailleurs ? Je pense que ça va pas tarder à grouiller dans le coin, je veux pas être là. Ca te dirait pas d'aller boire un truc ailleurs ? Au centre commercial ou je sais pas moi..."

La remarque de la jeune fille la fit sourire. En même temps, voir un éléphant dans Central Park pouvait effectivement être un peu déstabilisant. Déjà, pour laisser échapper un si gros animal d'un zoo, c'est qu'il y avait quelque chose qui clochait. Joan était persuadée que si les mutants n'étaient pas aussi persécutés, l'idée ne viendrais même pas à l'esprit des humains que c'était éventuellement un coup d'un mutant. Comme quoi, ils commençaient sérieusement à être conditionnés.

"Ca grouille déjà ... Répondit elle a la jeune fille d'un air un peu blasé. Ils ont peur de nous, mais dès qu'il y a un soit disant incident, ils rappliquent comme des insectes attirés par la lumière ..."

A se demander qui étaient les plus stupides dans cette histoire. Les mutants qui utilisaient leurs pouvoirs ou les humains qui arrivaient comme des chiens assoiffés, quitte à provoquer la colère du dit mutant. Joan n'était franchement pas facilement irritable. Ils avaient bien eu de la chance.

Quoi qu'il en soit, la jeune femme fut un peu surprise qu'on lui propose d'aller boire un verre. Joan regarda en l'air, fixant stupidement une branche d'arbre et se demandant si c'était bien raisonnable. Cette jeune fille n'était vraisemblablement pas de la Confrérie. A moins que ce soit quelqu'un qui se fasse encore plus discret qu'elle même. Soit elle était donc indépendante ou faisait partie de l'Institut. Et en sachant la réputation qu'avait les Confréristes, elle n'avait pas franchement envie de se mesurer à un mutant. Déjà les humains elle évitait, mais ceux de sa propre race ... Mais après tout, pourquoi pas. Ne l'avait elle pas sortie d'un mauvais pas ? Elle lui devait bien ça, non ? Et puis si elle ne se montrait pas agressive, elle ne voyait pas de raison qu'elles en viennent aux mains ... Ou aux pouvoirs.

"Ok. Je sais où on peut aller ... Ce n'est pas loin d'ici. J'espère que tu aimes les fruits et les légumes ... Dit elle en lui lançant un regard amusé avant de tourner les talons. Ah, au fait ! Je m'appelle Joan !"

[Désolée du retard :$]

Gaïa souria et regarda de nouveau autour d'elle. Ouais, elle avait pas tort la demoiselle, ça commençait à regrouiller. Les humains étaient d'une voracité hallucinante. L'espèce la plus peureuse qui puisse exister, y'a pas à dire, mais pour admirer des animaux de cirque à ça, y a du monde. Enfin bref, Gaïa n'allait pas partir dans une réflexion qui lui ferait perdre le fil du pourquoi du comment elle était là ( trop français o_O). Joan elle venait de dire qu'elle s'appellait Joan. Bien, au moins elle savait son prénom maintenant, elles allaient pas rester comme deux inconnues, je te sauve la mise, merci, au revoir à un de ces quatres, nan quand même pas. Gaïa souria de plus belle.

" Et moi c'est Gaïa !"

Enfin elle haussa un sourcil. Des fruits ? Des légumes ? Gaïa voulait boire un verre... Elle ne voyait pas trop le rapport, mais soit, pourquoi pas, Gaïa attendait de voir ça. Elle n'était pas contre de nouvelles aventures plus farfelues les unes que les autres.

" Euh ... Je sais pas ce que tu as en tête mais ouais, j'aime les fruits et les légumes..Je te suis, passe devant !"